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LIEN AFFECTIF HUMAIN - CHIEN

Dernière mise à jour : 2 févr.

Depuis des milliers d’années, le chien a été sélectionné pour vivre auprès de l’homme et la théorie selon laquelle le chien est un « loup domestiqué » semble dépassée. Quel lien affectif humain - chien ?


En effet, même si le chien actuel et le loup gris partagent un ancêtre commun, des études démontrent que le chien et le loup ont une perception et une cognition différentes.


Le Champ Animal - Elodie Carriere - Naturopathe animalière - Bordeaux - Le Haillan - Castres Gironde
Est-ce que l’imprégnation humaine a fait du chien, un animal de compagnie d’autant plus sensible aux émotions que son cousin le loup ?

Ces dernières décennies, la place du chien a bien évolué au sein du foyer.

Rares sont maintenant les chiens qui dorment dehors dans leur niche ou dans la grange. Ils ont pris place dans nos salons et parfois sur le canapé, voire le lit. Ils sont devenus de réels compagnons de vie, et font entièrement partie de la famille.


Au fil du temps, un lien particulier s’est installé entre l’homme et son chien, un lien quasi parental, et parfois fusionnel. A la différence du loup, la domestication et la sélection génétique ont développé chez le chien une série d’aptitudes cognitives le sensibilisant aux signaux comportementaux humains. Il est ainsi capable de discriminer et de reconnaître les émotions humaines à partir de différents canaux de communication (postures, expressions fasciales, intonation de voix…).


Même les scientifiques comparent les capacités sociales et cognitives du chien avec celles du jeune enfant. Font-ils, eux aussi, un excès d’anthropomorphisme ?


Physiologiquement, on peut l’expliquer. En effet, le cortex préfrontal de l’enfant est complètement immature jusqu’à ses 3 ans, et sera complètement mature aux 25 ans. Le néocortex étant peu développé, l’enfant en bas âge et le chien ont le même fonctionnement émotionnel. Par exemple, en pratique, on observe que l’enfant et le chien réagissent de la même façon lorsque les parents et/ou les repères humains reviennent après une courte absence. L’émotion les submerge, et ils l’expriment en trépignant et/ou en vocalisant. Tous deux présentent des comportements de stress en l’absence des adultes et une augmentation des comportements sociaux envers eux au moment des retrouvailles. C'est le même stimulus et le même mécanisme d'action qui provoquent cette similitude. On pourrait les comparer tous deux à des « éponges émotionnelles ».

Le chien apprend par essais-erreur et mimétisme, tout comme l’enfant. En ce sens, l’empreinte humaine, l’environnement dans lequel il vit, ainsi que sa sphère sociale à une grande influence sur son développement émotionnel.

C’est ce qui le différencie du loup, qui lui utilise beaucoup plus son instinct primaire que son système limbique, de par son environnement sauvage.


Comment expliquer physiologiquement cette évolution, ainsi que le mécanisme de ce lien affectif ? Et qu’en est-il du regard du chien sur son gardien ?


Une intéressante étude scientifique a révélé que l’ocytocine ou « hormone de l’attachement » tend à démontrer le mécanisme de ce lien affectif. En effet, cette hormone est un neuromodulateur qui favorise les comportements affiliatifs et facilite le lien mère-enfant, mais aussi mâle-femelle des paires reproductrices.

Cette étude a révélé que des interactions calmes et positives entre l’homme et le chien augmentent la concentration d’ocytocine chez les deux sujets.

De plus, administrer de l’ocytocine par voie nasale à des chiens augmente le nombre de regards vers le gardien. Ces échanges de regard conduisent à une sécrétion plus importante d’ocytocine chez le gardien et facilitent ses comportements affiliatifs.

En retour, on note une accélération de la concentration d’ocytocine chez le chien.


Les chercheurs parlent d’« Oxytocin-gaze positive loop », c’est-à-dire une boucle positive entre espèces, dont l’ocytocine serait le médiateur : et le regard faciliterait et modulerait cette médiation. Ce phénomène est similaire à ce qui a été observé dans les interactions parents-nourrisson. Néanmoins, il ne se retrouve pas dans les interactions homme-loup élevées par l’homme.


Toutes ces études et observations démontrent bien que, malgré notre tendance à l’anthropomorphisme, le comportement du chien est fortement lié à ses émotions, et une mauvaise gestion de celles-ci peut entrainer des troubles de l’anxiété plus ou moins importants.


Texte rédigé par le Champ Animal - Elodie Carriere - Naturopathe animalière




Sources:

Sara Hoummady, Thèse, Facteurs environnementaux et agressivité chez le chien, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, 2014, 127 p

Sarah Jeannin, Thèse, La relation homme-animal, étude de la communication vocale adressée au chien (canis familiaris), Université Paris Ouest Nanterre la Défense, 2016, 196 p


1 Comment


Denis Riviere
Denis Riviere
Aug 20, 2021

Article très intéressant qui, en décrivant la relation privilégiée qui nous relie au chien sous un éclairage technique et documenté, associe le cœur à la raison...

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